Le Canada Chute de Nouveau Dans L'Indice de Perception de la Corruption
Mardi 25 janvier, 2022
Toronto
Le Canada a chuté de trois points avec un score de 74 sur 100 sur l'Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International de 2021. Le pays perd ainsi deux places pour se retrouver au 13e rang sur 180 pays, derrière le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Nouvelle-Zélande. En 2019, le Canada se voyait exclu du peloton de tête des 10 pays les moins corrompus. Qui plus est, le Canada a enregistré un déclin marqué de huit points au cours des cinq dernières années.
Les experts estiment que 43 à 113 milliards de dollars sont blanchis chaque année au Canada. "Le problème du blanchiment d'argent et d'autres scandales de corruption ont fait la une des journaux ces dernières années, ce qui a contribué au déclin de la perception du Canada comme un pays propre. Les résultats décevants de cette année illustrent la nécessité de prendre des mesures concrètes pour restaurer la réputation du Canada", a déclaré James Cohen, directeur général de TI Canada.
Les scandales politiques et les manchettes de journaux répétées sur les problèmes de blanchiment d'argent ne sont pas les seuls problèmes qui minent la transparence, la l’imputabilité et l'état de droit au Canada. Les faibles protections pour les lanceurs d’alerte ont fait l’objet de critiques de la part d’organisations internationales et la loi sur l'accès à l'information est désuète. Les efforts pour renforcer la réglementation des valeurs mobilières au Canada par le biais d'un organisme national de réglementation ont échoué en 2021.
"L'image enviable du Canada a été ternie ces dernières années et nous en voyons les répercussions", a déclaré Susan Côté-Freeman, présidente de TI Canada. "Nous avons espoir qu'un mouvement se dessine pour s'attaquer ces problèmes, mais après des années de discussion, les Canadiens et la communauté internationale doivent voir des gestes concrets pour inverser la tendance."
Il y a quelques développements encourageants. Le gouvernement canadien s'est engagé à consacrer de nouvelles ressources pour la lutte contre le blanchiment d'argent, notamment en annonçant la création d'un registre des bénéficiaires effectifs des entreprises accessible au public d'ici 2025 et d'une nouvelle autorité spécialisée dans la lutte contre la criminalité financière. Il faudra du temps pour que ces deux initiatives soient mises en place et aient l'impact positif escompté.
Sur le front provincial, le Land Owner Transparency Registry, un registre des propriétaires immobiliers, de la Colombie-Britannique est devenu accessible au public et le gouvernement du Québec a adopté le projet de loi no 78 selon lequel il sera obligatoire de transmettre au Registraire des entreprises l'information relative aux bénéficiaires ultimes des entreprises et cette information sera rendue publique. Un bémol cependant: la conformité au registre de la Colombie-Britannique a été reportée d'un an à la suite des pressions exercées par des cabinets d'avocats pour leurs clients.
"Il y a des messages positifs de la part du gouvernement fédéral et de certaines provinces, mais la volonté politique de combler les lacunes du Canada doit être plus musclée", a déclaré M. Cohen. "Après avoir perdu huit points sur l'IPC en cinq ans, les Canadiens ne veulent pas voir la position de leur pays baisser davantage".
À propos de l'IPC
L'édition 2021 de l'IPC classe 180 pays et territoires en fonction de leur niveau perçu de corruption dans le secteur public. L’IPC se base sur 13 évaluations d'experts et enquêtes auprès de dirigeants d'entreprises. Il utilise une échelle qui va de zéro (très corrompu) à 100 (très propre).
Le score du Canada est basé sur huit sources. Le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande sont en tête de l'IPC avec un score de 88respectivement. Le Soudan du Sud se trouve au bas de l'IPC avec un score de 11.
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