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Le Canada chute d’un rang sur l’indice de perception de la corruption… et nous avons besoin d’actions, et moins d’indifférence, pour empêcher que la chute continue.

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Toronto

Le Canada a perdu un point et a reculé d’une place sur l’Indice deperception de la corruption (IPC) de Transparency International (TI) en2018, partageant le 9erang avec un score de 81 sur 100.

Bien que le Canada se classe toujours dans le top 10 du classementgrâce à des institutions solides et à sa primauté du droit, son scoresur l’IPC reflète ce que beaucoup de Canadiens savent déjà : notre paysn’est absolument pas parfait.

Des allégations de fixation du prix du pain aux continuellesrévélations du « modèle de Vancouver », en 2018, les Canadiens ont ététouchés par la collusion, le blanchiment d’argent, l’influence indue etd’autres activités similaires qui portent atteinte à la primauté dudroit.

La corruption n’est pas un crime sans victime. Les Canadiensressentent l’impact des prix gonflés de la nourriture et du logement.Dans ses effets les plus corrosifs, la corruption contribue à alimenterla crise des opioïdes à travers l’exploitation des failles du régimecanadien de lutte contre le blanchiment d’argent.

Les Canadiens souffrent également de corruption en raison de la pertede confiance dans les institutions publiques. Chaque scandale ajoute aucynisme et au sentiment que les règles du jeu sont bien établies pourles individus les plus puissants.

Pour approfondir les réflexions des Canadiens sur la corruption, TICanada a publié en 2018 le premier sondage national sur la perception dupublic intitulé : Baromètre de la corruption dans l’Ouest canadien. Lesréponses des résidents de l’Ouest canadien aux questions du sondagereflètent leur méfiance à l’égard des institutions. Par exemple,concernant les partis politiques et le gouvernement fédéral — plus de40 % de la population se croit affectée par la corruption. La perceptionpour le niveau provincial n’est que légèrement mieux dans l’ensemble.Pour ce qui est de la perception que les entreprises canadiennes soienttouchées par la corruption, 39 % des Canadiens de l’Ouest estimaient quecelles-ci étaient susceptibles d’être le théâtre de corruption.Témoignant de la convergence entre les perceptions et les conséquencesdirectes de la corruption, 37 % des habitants de Vancouver ont qualifiéle secteur immobilier « d’extrêmement corrompu ».

« Quand je parle aux Canadiens de la lutte contre la corruption,j’entends souvent bonne chance », dit le Directeur exécutif de TI auCanada M. James Cohen. « Cette réponse permet de constater que lecitoyen reconnaît qu’il y a de la corruption au Canada, maismalheureusement elle démontre aussi que les Canadiens pensent qu’elleest trop enracinée ou contrôlée par les pouvoirs supérieurs ».

Un des réconforts de ce baromètre sur la corruption dans l’Ouestcanadien tient au fait que la grande majorité des répondants ont déclaréqu’ils aideraient un collègue ou un ami dans leur lutte contre lacorruption, ou signaleraient eux-mêmes un cas de corruption. Parailleurs, les répondants se disent prêts à signer des pétitions et sontprêts à payer davantage pour acheter des biens ou des servicesd’entreprises qu’ils jugent propres.

« Ce qui est important, dans la lutte contre la corruption, c’est queles Canadiens doivent voir que le changement peut se produire, que laresponsabilité, la transparence et l’intégrité peuvent être améliorées »ajoutera Cohen. « La corruption peut être difficile à démêler, mais cen’est pas impossible. Cela ne demande que du dévouement et del’action. »

L’évolution de la situation dans le cadre de l’affaire du « modèle deVancouver » en matière de blanchiment d’argent est un exemple de défisqui peuvent sembler accablants. Cependant, les améliorations proposéesaux règles de gestion des jeux de hasard en Colombie-Britannique, et lalégislation proposées sur la transparence en matière d’identificationdes bénéficiaires effectifs peuvent apporter des changementssystémiques. Bien qu’il n’existe aucune solution miracle pour luttercontre la corruption, les Canadiens doivent rester vigilants dans lemaintien de l’état de droit et la protection de ses institutionsdémocratiques.

« On dit tristement que la corruption lubrifie les rouages de labureaucratie », a ajouté Cohen, « mais je dirais que l’indifférence etle cynisme gardent la voie de la corruption pavée. Nous devons nousassurer que le chemin actuel ne nous mène pas plus bas dans leclassement de l’IPC. »

Pour tout commentaire, veuillez contacter

ti-can@transparencycanada.ca

416-488-3939

Pour le CPI 2018 de TI, veuillez cliquer ici.

Pour le Western Canada Corruption Barometer, veuillez cliquer ici.